jeudi 5 mars 2009

didactique humoristique

Et si je lui avais dit :

« Supposons l’existence d’une sphère opaque à la surface de laquelle apparaissent des fissures, craquelures ou anfractuosités. Cette sphère est d’un bleu de mer (comme tes bleus de mer de yeux). Supposons encore une fois que lorsque certaines personnes s’en approchent, ses fissures, craquelures ou anfractuosités s’entrouvrent pour libérer d’étroits, intenses et éphémères faisceaux lumineux. Eh bien, cette sphère serait l’humour; sa surface, la mélancolie et l’intérieur lumineux serait la gaieté ou la joie de vivre (la tienne, la mienne).
« Où se trouve cette sphère maintenant? Aucune idée. Pour les intellectualistes qui adhèreraient à cette allégorie bancale, elle se trouverait dans la tête. Les affectivistes, eux, la verraient dans le cœur. Pour ma part, je la verrais dans la tête, côté cœur, et même un peu au-dessus. Mais pas trop (Je peux replacer cette mèche rebelle?).
« Quant à sa dimension, son volume, sa masse et sa masse volumique, je ne les connais pas. De toute façon, rien n’est parfaitement mesurable. Disons que les dimensions de la sphère varient d’une personne à l’autre, d’une culture à l’autre, d’incontinent à l’autre (Tu ris? T’es belle.). En Angleterre, terre natale de l’humour – comme partout ailleurs dans le monde (Encore!) –, l’intensité lumineuse est proportionnelle à l’épaisseur de la couche mélancolique. En Angleterre toutefois, toujours terre natale de l’humour, la très forte intensité lumineuse est proportionnelle à la très grande épaisseur de la couche très mélancolique. Ainsi, lorsque les faisceaux émergent, ils sont d’autant plus remarquables, puisque inespérés et inattendus (Je t’aime, je crois.). Je soulignerais, pour terminer cette digression inutile, que l’intensité plus ou moins « lumineuse » des faisceaux indique le plus ou moins sens de l’humour ».

Et je terminerais ainsi :

« Les humoristes ne sont pas foncièrement mélancoliques. Ils feignent de l’être (Comme je feins de ne pas t’aimer). Et si un théoricien de l’humour t’apostrophe en te disant que « l’humour est une sorte de gaieté qui émerge d’un fond de mélancolie », ne soit pas choquée. Dis-lui calmement que la mélancolie est le déguisement nécessaire de l’humoriste et que la gaieté est naturelle, fondamentale chez lui. C’est à la fois drôle et émouvant de voir un théoricien de l’humour s’en aller en grommelant. (Viens, je t’invite.) »

Remarque : Si. Ou une libération au conditionnel.

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