vendredi 27 février 2009
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L’attente est une maladie chronique et en mon cas désespérée.
L’attente est une maladie, chronique et, en mon cas, désespérée.
L’attente : une maladie chronique. Et mon cas en est désespéré.
La chronique est une maladie latente et désespérée en mon cas.
Mon cas est chronique : une maladie désespérée et latente.
Mon cas est désespéré, chronique et latent : une maladie.
Et en mon cas, la maladie est l’attente, désespérée, chronique.
Chronique, l’attente est une maladie désespérée. En mon cas.
Ma maladie est désespérante. Une chronique lattée, coma.
cyclothymie
Je suis de retour et, attention, je suis dans le sommet de ma forme. Je viens de me taper un irish cream cognac double, un screwdriver, une pinte houblonnée, un poing de pinottes de la distributrice. J’ai les quatre groupes alimentaires de mon bord. Yes sir! Laisse-moi me dire que ça va barder. J’oserais même dire : « Ça va bombarder ».
D’autant plus que c’est la rentrée de la serveuse – gilet moulant, fille voulante – et que j’ai la jambe alerte, la huppe, le brandi, la roideur du midi bref, j’ai l’esprit procréateur. Je m’avertis : les phrases couleront comme chute séminale dans caverne satinée dans un débit, un débit, un débit ordekontraule.
Remarque : « ordekontraule »… C’est ridicule.
Rends la gaine
Encore toujours le même problème - que je banalisais, autrefois, en le qualifiant de vulgaire pépin - : la création. Ou le problème de la verve. Ou bedon de l’inspiration.
Cette version améliorée ou édition augmentée ou, si j’aime mieux, ce « rechargement sémantique de ma conception du mot problème », il est bien plus sérieux que je crois que ça en a sans doute peut-être l'air d’avoir l’air.
Remarque : Veux-je vraiment en parler?
C’en est presque devenu une rengaine que d’utiliser à profit cette carence, cette lacune, cette anémie des mots, cette non-vie imaginative ou, si j’aime encore mieux, ce langage du .
Sorte de cliché suranné de l’écrivain qui écrit à propos de son manque de créativité. Cliché effiloché du poète en pleine dépossession de ses moyens. Cliché cliché de l’auteur s’autodérisionnant de son soi-même. Changeons de vie.
Ou bedon de paragraphe.
cloué le bec
les miracles de la linguistique
Le mémorable déversement de lave qui a suivi ma diatribe a, encore une fois, sollicité mon intellect mais, pour l’heure, j’ai convenu qu’il serait temps d’émettre cette très satisfaisante conclusion : les phonèmes labiaux et bilabiaux, sitôt actualisés, peuvent parer au flegme des femmes.
fait divers
journal de bar
Remarque : Lamentation coule de l’âme en tension.
du haut de ses talons
Déboussolant.
Sauf qu'elle porte des talons hauts, on dirait, pour la première fois.
mercredi 25 février 2009
dialogue intérieur
- Ça ne te fatigue pas de toujours parler au « je ».
- Si. Toi?
- Aussi.
- Bon. On parle comment alors?
- Au nous.
- Au nous?
- Oui.
- Mais, si je suis seul à parler, et à parler pour moi seul, comment je peux parler au « nous »?
- Fais comme si c’était un « nous » de majesté.
- Comme si?
- Si. "Je et un autre", écrivait Ribaud.
(sic, sic...)
- Bon. Alors, comment allons-nous aujourd’hui?
- Je ne sais pas, c’est à toi de me le dire… car tu parlais bien de toi, non?
- Oui.
- De « nous » mis pour un « moi », c’est-à-dire « toi », c’est ça?
- C’est ça. C’est le nous de majesté, non?
- Oui.
- Bon, je disais co...
- Donc, si je comprends bien, tu te demandes comment « toi » tu vas par un « nous » qui renvoie à « toi », c’est bien ça?
- Comme tu l'as expliqué, il me semble.
- Tu ne me demandes toutefois pas comment moi je pense que toi tu vas...
- C’est ça.
- Cesse ça. C’est absurde. Parle au « je » maintenant.
- Mais…
- Allez!
- …
- …
- J’ai la tête lourde.
développement
La dernière personne qui m’a « délégué » – par déresponsabilisation, par paresse, à la rigueur – c’était cette noiraude qui me suppliait de lui faire l’amour, samedi dernier, au bar. « Tu veux rire, lui ai-je dit. Regarde-toi : tu es majeure, tu me parais mature, sensée, bien dans ta peau et tu me demandes maintenant, ici, d’accomplir une tâche que – nous le savons tous deux – tu peux très bien exécuter toi-même. Je le fais, moi, et depuis belle lurette par-dessus le marché. Fais-moi l’amour, fais-moi l’amour… Je n’ai pas que ça à faire. Tu veux bien me dire quelle sorte d’enfance tu as eue et quelle sorte de parents t’ont éduquée, pour l’amour? » Et la noiraude de me répondre : « Éduquer pour l’amour… De ce côté, tu n’as pas à t’inquiéter, jeune homme. J’ai commencé mes classes très tôt. Trop tôt même. Mon beau-père était un enseignant assidu, disons. » Durant cinq bonnes minutes elle m’a boudé, buvant son drink à petites lampées, ignorant ma présence. Moi, mal à l’aise, je calais ma bière.
Je calais du front aussi. Pendant ces cinq bonnes minutes, je le voyais caler, à vue d’œil, mon front tout le tour de ma tête, mes cheveux s’éparpillant sur mes épaules, sur notre table et jusqu’au pied de la chaise.
Et des miens aussi. Mes pieds que je n’avais jamais sentis aussi coincés dans mes souliers. Véritables étaux. J’avais l’étrange l’impression qu’ils rapetissaient, mes petits souliers.
C’est alors que, pour m’en assurer, j’ai jeté les yeux par terre. Et c’est là, sur le sol, que j’ai pu constater que j’avais raison ; mes souliers étaient si menus que j’ai d’abord cru que c’étaient ceux de ma noiraude. On aurait dit : (Deux points, s'entend). « En moins de deux, deux tout petits points », que je me répétais, avec une sorte d’ironie, de dernier recours, dans la voix, intérieure.
Tout à coup, je pense à : « Mon pénis! Et si cette miniaturisation se propageait jusque dans mes bobettes… »
Arrivé au bout des cinq bonnes minutes, j’ai dû me résigner : « D’accord, lui ai-je dit, je te ferai l’amour mais, s’il te plaît… » Alors, elle me tait d’un doigt sur la lèvre, me prend par la taille, prend la sortie, la première rue, la peine de m’ouvrir et finalement, elle a délégué.
mardi 24 février 2009
déclinaisons
une cloque à l’âme : un aura de bossu.
bicoque à lame : la loge du bourreau?
une coque-alarme : quand la moule crie.
une cloche à larmes : ça n’est pas du gâteau!
désavantage majeur
(un ben beau poème)
(On se refait, quoi!)
L’oreille, amarrée à la bite du ventre futuriste,
Curieuse comme deux durs-de-la-feuille,
Ricane, complice des jeux de mots d’un samedi lousse.
Un rire qui, comme une mousse de champagne.
(Aux anges la syntaxe! De toute façon, sont pas mieux que nous, hein?)
La flûte à baiser esbourdit,
C’est une ode au Monde en mode nous, je lui joue,
Dans ce beau banquet d’aube.
Ah, il y a du jaune sur du blanc content
(La fenêtre filtre fin),
Nous éblouissant les brioches et la porcelaine fumante.
Nos quatre yeux tamponnés, soudés, transcendés pour
La communion des temps.
...
Sauf que c’est sur la tablette d’en haut tout ça,
Sorte de réduit d'alcôve pour mycologue.
L’encre dégouttant de sur la feuille ecchymose
Des plans parfaits d’illusionniste psychosé;
Le dos tors, les pupilles comme des cachets
Multicolores.
Pis ça cherche à vivre quand même, figure-toi donc.
(Tabarnak!)
comment ne pas draguer
Elle : Ah ouain?
Lui : Ouan. Troisième année cinquième étage.
Elle : ...
Lui : Même qu'on m'appelait La Crème...
Elle : Ah ouain...
Lui : Ouan. Toujours autour de 35%.
Elle : ...
petites annonces déclassées
À vendre : puits de pétrole (Idéal pour plasticiens).
Légume en règle cherche fruit défendu.
Adéquiste cherche femme de ménage. Tâches : jeter la serviette, essuyer la défaite, passer l'éponge.
Écrivain cherche ampoule noire pour nuits blanches.
Astrologie : Taureau qui s'en balance cherche vierge un peu poisson.
Saule pleureur cherche pommier en fleur.
Offre mes services pour rédaction de lettres de noblesse et correction de comtes.
Offre de sévices en tout genre. Martel-Frappier et associés.
Lundi porchain : grande Pancagne de bensilisisation à la liedsexy. Donnez négéreumesent.
À vendre : détonateur pour bombes sexuelles.
À vendre : chaussures pour pieds de page. Également : stock de chapeaux pour en-tête.
Vente de fermeture d’Ameublement Guaytan. Lot de tables en spécial : tables rondes (pour chevaliers), tables de matière (pour étudiants), tablature (pour musiciens), tabagie (pour fumeur), tabarnouche (pour le fun).
Suis à la recherche de midi. Rencontrez-moi ici vers quatorze heures.
Gazon dépôt : engrais (très, très) chimique pour gazon synthétique.
Cours de marketing à distance (négociable à neuf stances). Formation en calembours également disponible.
POUR VENTE RAPIDE : MATÉR... DÉSOLÉ VENDU!
C’te s’maine dans l’magazine Homme d’aujourd’hui : « Six bières par jour, une bedaine pour toujours? », « Ces haies qu’on aime », « Dix petits trucs pour arroser son asphalte », pis en masse d’aut’s affaires.
Main cherche chef pour œuvre.
Vendrais ordinateur. 500$ (payé 1200$ la semaine dernière). 555.1212.
À vendre : sac à blagues, rires en boîte (jaune, gras, en éclat, etc.). Raison de la vente : élagage à l’école de l’humour.
Vendrais ordinateur. 250$ (payé 1200$ la semaine dernière). 555.1212.
préjugés
J'enseigne la littérature.
rien de mieux à faire
- La femme aussi.
- (Imbécile)
- Mais, c'est rassurant. non?
- ...
- ...
- Non.
lundi 23 février 2009
hyperbate
Après, je n'ai pas compris. Elles parlaient tout bas.
dimanche 22 février 2009
une telle plume n'est pas faite pour garnir un oreiller
moi qui croyais que le bois avait la faculté d'absorber les pensées - "comme le tout nouveau sham-wow idéel, aussi peu garanti que les paiements du deuxième gratuit que que que..." - eh bien je me suis trompé. pas rasséréné. jam pack dans le blender d'en haut plutôt.
en résumé : une marche pensive, rien d'aérant. le nouveau prof, à l'écoute de ses élèves, qui réfléchit, très.
il songe entre autres à ses cancres (anagramme de cancers) qui n'ont pas lu l'oeuvre et qui ont le culot d'exiger;
à démocratiser ses notions littéraires;
à tenter de plaire, évidemment, en bon JEDI (Jeune Enseignant Dodu Injustement); et, surtout, à trouver un moyen de stimuler cette étudiante qui, selon lui, a de la graine d'auteure. une penne allègre.
dans mon bois donc, avec mes raquettes de métal, ma tuque bariolée qui en contenait large - et des pies grises sur fond gris -, j'ai envisagé de la mettre en contact avec louis gauthier ou encore VLB.
...cette étudiante qui a tout d'un carré blanc sur fond noir.
je verrai. on verra.
samedi 21 février 2009
mémo un
Pour qui écrit-on dans un blog?
Remarque : Félicitations pour la pertinence de cette question, Baptiste.