dimanche 17 avril 2011

La palisse de vérité

Certains vous diront que mon imaginaire intérieur – pléonasme? – est riche; que, taciturne, je suis nécessairement un homme intelligent.

Si tel est cas, je dis : À quoi sert d’être intelligent si l’on n'en fait l’expérience que dans sa tête, égoïstement?

À cela, je dirai que c'est pour ne pas répondre aux dictats crottés de l’utilitarisme envahissant et pour favoriser l’équilibre idéologique par le refus, la marginalité.

Et si quelqu'un me taxe de défaitiste, je dirai : Plein d’hommes intelligents sont morts sans avoir influencé le cours de quelque chose (la vie, si vous voulez). Et puisqu’ils ne sont plus en vie, on peut dès lors admettre qu’ils sont morts et, ainsi, qu'ils ne sont plus vivants, n'étant plus des nôtres.

(Quel imaginaire intérieur intelligent!)

Visualisation nocturne

Des mots dans l'interphone
La clé dans ta serrure.

Quelque chose presse :
Les corps s'épurent.

Ma bouche
Fébrile assiette de stainless
Sur ton nombril écumant.

Comme une perle de mercure,
Mon front glisse
À ton front.

Mon ventre-terri
Sur ton territoire de lave
Rougeoie et fond

Enfin!

Et puis, nonchalamment,
Tu te mets
À dessiner,
Juste là,
Au travers des vapeurs,
Des supernovas
Qui tourbillonnent encore.

Poème de route

La route brûle sous les ongles des pigeons

Sous les sandales des pouceuses
De la couronne de Montréal

Sous les cannettes de Labatt
Les emballages de fast-food
La face râpée de la reine

Et, parfois, juste au dessus,
Dans le rétroviseur,
On se partage presqu'en souriant
une crème glacée.

Ils s'enlacent malgré.

Ils s’enlacent malgré l’exiguïté qui saigne les coudes, la paperasse qui entaille les poignets, les baisers qui sucent les mots du passé, des semences de lune, là, dans son ventre vapeur. Amourachages pour des lustres, des lustres éblouissants.

vendredi 15 avril 2011

Eh ben!

Eh ben.
...
Moi qui croyais n'écrire que pour Bibi,
Bibi qui s'invente des poèmes pour lui
Qui se les relit en gros gourmand fat
(Je sais, c'est l'idée de Cendrars);
Eh ben voilà qu'on se rend compte
Qu'il y en avait assez pour deux, finalement.
...
Eh ben benvenue, la Parisienne.