mardi 31 mars 2009

présentement en train de fulminer une cigarette

(texte en chantier

poème d'isolation

À déclamer sur un fond de violons bleus.

Ah! comme la pluie a donc plu;
Mon vieux prélor est torrentiel.
Ah! comme la pluie donc a plu;
Quand viendra mon propriétaire,
Lui crisserai la face à terre.

chanson morbide

C’est samedi,
Fin de la semaine, rengaine.
Demain dimanche,
Début de la semaine, rengaine.

Y aura un feu
De joie, de rien;
Y aura un feu
Que d’artifices!

C’est samedi,
Fin de la semaine rengaine.
Dimanche demain,
Début de la semaine rengaine.

Y aura musique
De fête, de rien;
Y aura musique
À Haute-Rive.

C’est samedi,
Fin de la semaine rengaine.
Demain dimanche,
Début de la semaine rengaine.

Commande de larmes
De joie, de rien;
Commande de larmes
À servir chaudes.

C’est samedi,
Fin de la semaine rengaine.
Demain dimanche
Et on s’abat.

dyptique 2

Je fais tout ça en douce. Et je sens qu’elle aussi. On complote contre nous, j’adore. On est là, la main dans le sac; elle, me brigande, pendant que moi, lui sonne l’alarme. On est dans de beaux draps.

« Bon tabac de condamné, va! Saliveuse de bourreaux, reste! Avec ton cou pâle et ton dos de lin, tu m'oublies le champ derrière le soupirail ». Et les barreaux en chocolat lui fondent dans les mains.

dyptique 1

La fenêtre grande ouverte lorgne nos pelisses pareilles à des offrandes séculaires – deux tapis de soi suant, c'est tout comme. Un dieu quelconque tamise le soleil. Elle, lui fait un clin d’œil complice; moi, lui dis merci de l’attention, vieux.

« Regarde-toi, chorale puissante et juste, mais regarde-toi donc, chair de poule des bruines d’été! Qu’est-ce que j’ai fait pour avoir ton lobe sous ma canine? Explique, disserte, défends, roule, caresse, pousse l’audace. Vulnérabilisatrice, va! »

dimanche 22 mars 2009

on ne peut pas plaire à tout le monde.

on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. on ne peut pas plaire à tout le monde. etc.

jeudi 19 mars 2009

devinettes

Savez-vous comment on appelle ça un alzheimer qui fait des devinettes?
- Ne faites pas de discrimination. Un alzheimer est une personne comme tout le monde.

Quel est le comble d'une maison?
- Le grenier.

Savez-vous pourquoi les chiens ne donnent jamais leur langue au chat?
- Parce qu'on n'a pas encore développé cette habitude.

Savez-vous quelle est la différence entre un ours noir et un juke-box?
- En tout cas, les deux ne prennent pas la carte.

Savez-vous pourquoi les tourtes des îles Mingan piaillaient au crépuscule?
- À cause de Darwin.

Rentrez-vous un suppositoire dans l'anus, puis essayez avec une patate jaune. Que remarquez-vous?
- Ne faites surtout pas ça.

L'Américain moyen mange un hamburger par mois...
- Je vous arrête tout de suite; l'Américain moyen n'existe pas.

Mon premier est vieux. Mon second est mou. Mon troisième est ton. Mon tout est poilu. Qui suis-je?
- Un vieux mouton poilu.

Qu'est-ce que la plupart des Gaspésiens, pêcheurs de morue de génération en génération, mangent au jour du poisson d'avril?
- Je voulais seulement vous faire dire "poisson".
Combien faut-il de Newfies pour visser une enveloppe?
- Trois, habituellement. Quatre avec l'ingénieur. D'ailleurs, ils se demandent encore comment procéder au moment où on se parle.

Pour de l'argent liquide, il faut un portefeuille étanche. Pour de l'argent sonnant il faut un portefeuille... ?
- Un portefeuille, c'est tout. La première phrase était une blague.

mardi 17 mars 2009

procrastination

Mon problème avec la procrastination c'est culpabilité qui s’ensuit. Mais bon, je culpabiliserai plus tard.

dimanche 15 mars 2009

pour justifier le titre de ce blogue

Il serait important d'affirmer que Baudelaire, en créant des rapprochements sensoriels inusités (les correspondances), ne croyait pas pouvoir atteindre un idéal. Il avait lu Platon et il était conscient que transgresser son allégorie caverneuse lui était intellectuellement impossible - je le sais, il m'en a parlé, en rêve, la nuit dernière. Parlant tout bas, très envers lui, il s'est convaincu que ces juxtapositions des sens créeraient un effet synergétique qui lui permettrait de sentir enfin son corps, son pauvre corps de dandy perdu quelque part entre Aupick, la mulâtre, Poléon le petit, Constantin Guys, un dix-neuvième siècle pas mal torvisse. Sa réflexion faite, je l'ai regardé s'éloigner, renfrogné, cogitant probablement à quelque lugubre esthétique. Cré' Charlot.
À un jet de pierre, je ne pouvais pas ne pas lui exposer le fin fond de ma pensée - après tout, il était là, lui, le maudit des maudits, aussi bien l'achever, comme il le souhaite. Donc : "Aussi, l'idéal, Monsieur De l'air, n'est-il pas ce à quoi vous aspirez dans vos fleurs malades; il n'est rien d'autre que la fin poétisée d'une pensée ingénue. Et vlan! ai-je cru. Il a tourné la tête et a daigné froncer les sourcils, comme avec Carjat, des ninjas dans les yeux.

"Et les paradis artificiels, mec?", poussais-je la loque. Alors, il s'est approché de moi, qui l'attendais dans des semelles de béton. Nez à nez presque, il m'a souri - on eut cru Bouddha. Puis, le regard bon, il m'a glissé à l'oreille : "Pour celui qui croit que les paradis artificiels sont le highway to ideal land - anglophile, va! - il se goure; haschiche, opium et absinthe ouvrent plutôt les volets sur un ego vulnérable et, par extension, ils constituent autant d'aveux implicites de ma faiblesse d'artiste".

Puis s'en est allé, satisfait.

J'étais vaincu.

vendredi 13 mars 2009

la philozophie

- La vie n’est pas vraie. La vérité est au-delà. Tout ce que l’on perçoit ici-bas est factice. Il n’y a que l’idée qui soit.
- Donc, Platon n’a rien inventé.
- !?!
- Regarde! un nuage en forme de loupe!

mardi 10 mars 2009

22h22

Quelqu’un pense à moi.

blancheté

Une nouvelle chambre. On l’a fraîchement peinte en blanc. Du plafond au tapis. Un être serviable s’est donné la peine de peindre le sol en blanc aussi. Les quatre murs aussi. En blanc. Et la porte aussi. Et celle de la garde-robe, comme le revers d'une page. Et mes yeux, et mes cheveux, sur lesquels dégouline encore l’odeur chimique du latex blanc. Tout est blanc. Néon quinze mille watts. Comme si on avait le dessein de m’aveugler. Comme si on avait l’intention de me vieillir, à un rythme qui dépasse n’importe quel entendement.

C’est un rapport de cause à effet, m’a-t-on dit; c’est simple : « On t’agresse : tu vieillis ».

Pareillement, mes os sont blancs. Mes os, cartilage, ongles et muscles. Je dis « mes muscles »... En fait, c’est que le calcium a remplacé mes muscles, m’a-t-on dit : « C’est simple : tu es immobile. Et on fait en sorte que tu le demeures ».

Alors, je ne bouge plus, rhétoriquement. « Immobilisme », « stagnation » sont les mots d’ordre que je ne peux même pas prononcer. « Ironiquement » non plus.

Ainsi, seul, sur un lit de marbre blanc, une pierre tombée, inerte, seul – l’ai-je dit? –, linceul, pourrait-on dire, je n’ai rien d’autre à faire que de me réciter des poèmes du genre :

Calcium sur marbre
Le temps est dur
(Comme nous)
Et blanc
(Comme nous!)
Et on ne me fait voir
Que le plafond
Blanc-seul
Et cette chute
Pourpre
Comme la robe d’Amélie
[1].

« C’est beau, non? », m’a-t-on dit.

[1] Une muse que le lecteur prendra plaisir à imaginer

au choix

Je les casse et on empale plus?
Je les détritus au compostelle?
Je les sectionne, les re-sectionne et les dissectionne?
Je les rase, les ouvre et les vide de leurs boyaux?
Je les gigot d’agneau à la tronçonneuse batteuse?
Je les entaille et les vide de leur sève?
Je les bats et point de suture?
Je les arrache jusqu’au métaphysique?

ô ordi…

- Ô grand Ordi! Ô illustre Maître-éponge de mes mots, de mes humeurs, de mes questionnements, de mon avenir sur cette terre (où je gis gelé), Ô grand Toi, que vais-je faire?
- Je l’sais-tu moé.

la confiance

Aurait fallu plus d’articulation. Pourtant, avec mes deux genoux et mes deux coudes.
Aurait fallu plus de suite dans les idées. Et ainsi de suite.
Aurait fallu plus d’expérience. Avec un « s ».
Fallu plus de jugement. Je devrais en parler à un avocat.
Fallu plus de parfum. Pfff…
Fallu plus de maintien, de pose, de dos drette. Et une chaise confortable.

Plus de toute,

Moins de moi :

Moi éteint,
Moi pas sûr,
Moi pas de répartie,
Moi qui; mal! Très,, réponds,
Moi aussi préparé qu’une poche de riz,
Moi qui marmonne comme un mormon morne,
Moi nerveux comme une musaraigne pas de trou,
Moi bête comme un millepattes bête comme mes pieds.
Moi lourd comme un club-poutine extra bacon 'ec ben d’la mayo.
Est-ce que je peux t'écrire?

Je suis seul.
L’ai transpercé sur du papier tout à l’heure :
Grosse écriture foncée
(Celle d’un dimanche sale,
Genre : « Je suis seul », mais en plus gros encore).

J’ai osé, moi, qui jamais rien,
Qui m’étends indolent sur un chemin de rien faire
Devant des vaches livides,
Qui à l’ouvrage vais zombie,
Qui dans la musique me noie
Goutte après note,
Qui te défroisse des tristesses séchées
(Osé t’écrire « Je suis seul »)

J’ai hâte que ça finisse cette vie-là,
Ce mode de vie-là,
Cette période de ma vie-là
Pendant toute laquelle aurait fallu que que.
Diégèse en l’air
Fournie en beaux mots.
Bibliothèque de tangibles riens.

Faut qu’on respire
Une bonbonne fois pour toute.
Même si c’est pas nous qui nous aimons.
Même si c'est d'autres à travers nous qu'on aime, dans le fond
(Des blonds, des blondes; des roux, des rousses; des noires...)
S’en fout!
Pourvu qu'on respire.

Mesdames, pour mettre du piquant dans votre vie, faites l’amour avec un piment. Et vous messieurs, tapez-vous un porc-épic.

Je vais suivre ce conseil. De cette façon, il y aurait peut-être enfin un peu d’action dans ma vie. À moins que je terrorise à turban. Ou que je me tatoue les marques du christ dans les paumes, une lance en bonbon dans le côté. Ou que je passe l’halloween demain, sans déguisement, avec une valise pleine de brochures sur l’algèbre. Que j’écrive que je m’aime, sur mon front. Que je calfeutre le trou du rocher percé. Que j'épouse une grand-maman pour sa vaisselle en carton. Que je braque un fou. Que je me fous d’un braque. Que je sois le premier venu, avant même la fellation. Que j’échange mon auto contre une paire de pantoufles et que j’exige une garantie bidon sur une seule pantoufle.

Je m’emmerde.

Country road, take me home.

lundi 9 mars 2009

épicerie

- Ah ben, 'ment c'qui va?
- Pas pire, pas pire.
- Bon!
- ...
- Bon ben, j'pense ben que j’ai tout moi là : mes p’tits pepsi, mes chopes de porc, mes chips, mes bessuits... sa luzarne, ses épinards, son cucuma bio pis son lait de soya.
- Ben moi aussi cout'donc : ses tomates en dés, ses carottes, son céleri, ses oignons, son vermicelle, pis ma base de poulet.
- Ouain, a t'a dompté ta cuisinière, mon Jean-Paul... ta base de poulet...
- Ouan, j’manque la première période chaque fois qu'on fait une soupe. C’est long enlever les p’tits grumeaux jaunes dans l'bouillon. Mais j'suis patient.
- Mais, ils font d’la base de poulet liquide astheure.
-T'es-tu sérieux?
- Troisième rangée.
- Ah ben viarge!

samedi 7 mars 2009

entretien d'embauche

- Bien, Monsieur Francoeur. Maintenant, pourquoi un homme comme vous choisit-il la boulangerie?
- Pour gagner son pain, tasser ses miettes et garder la fibre!!!
- ...
- ...
- Vous avez déjà pensé au suicide?
- Non.
- Dommage.

accommodement raisonnable

- Quelle est la date d'aujou'd'hui, missié, siouplé?
- Nous sommes le 7 mars. Je dis "nous"... En fait, je parle pour moi... Comprenez-moi bien... Je... Je ne vous impose rien... Si vous voulez être le 6 ou le 8 mars, je n'y vois pas d'inconvénients... D'autant que vous êtes ici chez vous et je... Nous... Vous...
- ?!?

sont prévoyants

ils ont jeté des carrés de gazon
juste devant, sur mon terrain,
comme autant de fire blankets
sur notre Québec à faire.

perfectionnisme

- Baptiste, tu me prêtes ton dictionnaire?
- Bien sûr, chérie. Je vérifie d’abord si tout y est, si tu permets.
- Bon. Une fellation pour patienter?
- Attends, je vais vérifier le Littrée aussi.

jeudi 5 mars 2009

didactique humoristique

Et si je lui avais dit :

« Supposons l’existence d’une sphère opaque à la surface de laquelle apparaissent des fissures, craquelures ou anfractuosités. Cette sphère est d’un bleu de mer (comme tes bleus de mer de yeux). Supposons encore une fois que lorsque certaines personnes s’en approchent, ses fissures, craquelures ou anfractuosités s’entrouvrent pour libérer d’étroits, intenses et éphémères faisceaux lumineux. Eh bien, cette sphère serait l’humour; sa surface, la mélancolie et l’intérieur lumineux serait la gaieté ou la joie de vivre (la tienne, la mienne).
« Où se trouve cette sphère maintenant? Aucune idée. Pour les intellectualistes qui adhèreraient à cette allégorie bancale, elle se trouverait dans la tête. Les affectivistes, eux, la verraient dans le cœur. Pour ma part, je la verrais dans la tête, côté cœur, et même un peu au-dessus. Mais pas trop (Je peux replacer cette mèche rebelle?).
« Quant à sa dimension, son volume, sa masse et sa masse volumique, je ne les connais pas. De toute façon, rien n’est parfaitement mesurable. Disons que les dimensions de la sphère varient d’une personne à l’autre, d’une culture à l’autre, d’incontinent à l’autre (Tu ris? T’es belle.). En Angleterre, terre natale de l’humour – comme partout ailleurs dans le monde (Encore!) –, l’intensité lumineuse est proportionnelle à l’épaisseur de la couche mélancolique. En Angleterre toutefois, toujours terre natale de l’humour, la très forte intensité lumineuse est proportionnelle à la très grande épaisseur de la couche très mélancolique. Ainsi, lorsque les faisceaux émergent, ils sont d’autant plus remarquables, puisque inespérés et inattendus (Je t’aime, je crois.). Je soulignerais, pour terminer cette digression inutile, que l’intensité plus ou moins « lumineuse » des faisceaux indique le plus ou moins sens de l’humour ».

Et je terminerais ainsi :

« Les humoristes ne sont pas foncièrement mélancoliques. Ils feignent de l’être (Comme je feins de ne pas t’aimer). Et si un théoricien de l’humour t’apostrophe en te disant que « l’humour est une sorte de gaieté qui émerge d’un fond de mélancolie », ne soit pas choquée. Dis-lui calmement que la mélancolie est le déguisement nécessaire de l’humoriste et que la gaieté est naturelle, fondamentale chez lui. C’est à la fois drôle et émouvant de voir un théoricien de l’humour s’en aller en grommelant. (Viens, je t’invite.) »

Remarque : Si. Ou une libération au conditionnel.

inutilitécriture


Il faut continuer d’écrire. Pire : Il faut que ça devienne une habitude, l’écriture. Ma grand-mère – Dieu n’aie pas tout de suite son âme – me disait qu’il faut trois semaines pour qu’une habitude s’acquiert. Trois semaines. C’est beaucoup de temps. Or, comme je suis une personne qui comprend assez rapidement, je pense qu’une période d’une semaine suffirait largement. Une semaine. Ou sept jours. Ou sept fois vingt-quatre heures dont quatorze ou quinze sont ouvrables – parce que je dors la nuit. Là-dessus, j’ôte trois heures pour la nourriture, une heure pour l’hygiène corporelle et trois autres pour les loisirs musicaux, télévisuels et sportifs (!). Il me reste environ sept heures pour écrire. Si j’enlève une heure de pause réglementaire (tel que recommandée par la loi sur les normes du travail) j’ai six heures pour écrire. Puis, comme je suis humain, il y a de fortes chances que je m’adonne à un brin de paresse. Une autre heure de perdue. En reste cinq. Sur ces cinq, trois sont consacrées à la réflexion et la relecture et sur ces trois, la moitié est réservée au biffage, à l’hachurage, au reformulage, au dictionnairage, au grammairage, au citationnage, au supprimage, et ceaterage. Donc, si je fais un calcul, j’écris en moyenne une heure trente par jour.
Je passe plus d’une heure à pitonner sur une plaque de plastique boutonnée – tout ce qu’il y a de plus impersonnel, de plus rigide, de plus absurde –; plus d’une heure devant un gros écran plasma, effervescent, sillant dans les ouïes, rougissant les yeux, asséchant l’inspiration et l’imagination de ses hertz mal léchés (!); plus d’une heure à être passivement assis derrière un carré derrière un mur blanc derrière le dehors alors que je pourrais y être, justement, dehors, à trapper le renard, à pêcher l’éperlan, à débrancher l’arbre, à gratter, saler, poivrer mon entrée, à pelleter les nuages, à entraîner mon cœur, renforcir mes biceps, quadriceps, deltoïdes et trapèzes, à faire respirer ma santé, mais non; je suis là, à pitonner, à faire du phrasouillage de néophyte, du bourrage de ligne, de l’enflure syntaxique et vocabulairielle qui ne réussit même pas à entrer dans un mot-valise comme inutilitécriture.

Remarque : J’ai remarqué – d’où l’appellation remarque – que lorsque point – du verbe poindre – l’aube de la fin d’un texte – c’est-à-dire le crépuscule d’un texte – j’ai une fâcheuse tendance – problème de cooccurence ici, Baptiste, mauvais emploi ici, Baptiste – à répandre, au fil des lignes, des mots qui sont d’un superflus déconcertant – comme cette autre observation entre tirets – et ce, bien contre mon bon gré malgré moi. Que faire? Comment l’expliquer? Mais surtout – j’y reviens – que faire? Les questions se posent. Elles se posent comme cela, sur une feuille ou dans l’oreille d’un bien entendant ou, comme moi, là, présentement, elles se posent virtuellement, sur un écran cathodique blanc, effervescent, sillant dans les ouïes et rougissant les yeux. Les questions ne se posent pas : elles tombent. Et personne ne vient les ramasser.