Sur la batture, j’erre. C’est une allée, aménagée en bois traité, aménagée en 2000. Mon pas est rapide. La musique me satisfait, ici, entre les oreilles. Poli, je retire de temps à autre un écouteur pour saluer ces passantes quinquagénaires qui me reconnaissent – « …fils à Antoine », « …garçon à Anésie », « …p’tit violoneux ». Du musée au centre commercial.
Du centre commercial au musée, une fille, un brin hommasse, cheveux rasés sous la casquette sans palette, porte un énorme casque d’écoute. Je la suis du regard tandis qu’elle bondit, d’une pierre à l’autre, comme moi enfant à Chandler, sur le brise-lame. Elle bondit par défi momentanément fixé, comme moi enfant; pour jouer à l’oiseau qui ne pose pied par terre; pour oublier, six cents mètres durant, la douleur sous les pieds, cette terre de braise, comme moi maintenant.
Arrivée au bout, agile, elle grimpe sur la falaise puis se glisse dans un nid de goéland marin. Elle se roule en boule, tire sur sa couverture immaculée comme une coquille et disparaît, comme hier.
mercredi 14 avril 2010
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