benacquista a écrit Quelqu'un d'autre. belle réussite romanesque. ce sont deux hommes qui, après un match de tennis, se font le pari de devenir quelqu'un d'autre. ils se donnent rendez-vous un an plus tard, pour voir.
gredzinski devient alcoolique et monte en grade dans l'entreprise de communication parisienne pour laquelle il bosse. l'abus d'alcool le désinhibe, stimule sa créativité, lui donne confiance, l'enrichit et - forcément - il devient désabusé. heureusement, il y a cette femme, si secrête loraine.
blin passe d'encadreur blasé à très-investi détective. et il ne fait pas les choses à moitié, lui qui change littéralement de visage, de métier, de statut civil, bref, d'identité. déclaré disparu, même, dans les journaux.
alors qu'on croit à une intrigue où se croiseraient le détective vermeiren (blin) et l'autre, l'amant de l'adultère loraine (l'est-elle?), les deux personnages évoluent en parallèle. pas de chassé-croisé.
alors qu'on croit à une déchéance irrémédiable chez ces deux quadragénaires anonymes, ou alors à une réussite sur tous les plans chez ces deux lassés de soi, il en est autrement. l'attentisme est déjoué.
en bout de ligne, benacquista interroge l'identité et particulièrement la légitimité de changer de peau. il propose des moyens surtout radicaux pour y arriver, mais aussi des conséquences, heureuses ou non. nuancé comme perspective? oui, pour un romancier français.
* * *
à réfléchir : Malavita, roman du même auteur : une famille devient elle aussi quelqu'un d'autre; d'états-unienne à provinciale française. manifestement, le thème de l'identité est cher à l'écrivain français qui n'a d'italien que le nom (enfin, je suppose).
vendredi 15 octobre 2010
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